Situé au cœur du XVIIIe arrondissement de Paris, le patronage du Groupement Amical Sportif de Clignancourt (GAC) offre à 200 jeunes des activités sportives et culturelles depuis plus de quarante ans. De grands travaux de rénovation, soutenus par la Fondation Notre Dame, sont prévus afin d’améliorer leur accueil dans ce lieu de vie.
Le football comme porte d’entrée
« Ce que je préfère ici ? Le foot, bien sûr ! » Jeannot n’a pas hésité une seconde avant de répondre. Il fréquente le GAC depuis huit ans et fait partie des plus anciens mais, quel que soit le temps passé au « patro », la réponse est sensiblement la même.
Il faut dire qu’ici, le football est sacré. En pénétrant dans la cour sur laquelle les hauts immeubles alentour ont vue, les bruits de ballon donnent tout de suite le ton. Une pièce entière est réservée au linge, c’est-à-dire aux maillots floqués ! Les entraînements au stade voisin ont lieu chaque semaine et les matchs du dimanche contre les autres équipes de la FSCF (Fédération sportive et culturelle de France) sont incontournables. « Le football est un bon moyen d’attrait pour faire venir les jeunes au patronage et un excellent outil éducatif », affirme le Frère Rémi Gagnard, directeur du patronage.
Un lieu d’accueil
Ce religieux de la congrégation Saint-Vincent-de-Paul dirige le GAC depuis sept ans. Le Groupement Amical Sportif de Clignancourt, fondé en 1964, propose de l’accompagnement scolaire et des activités ludiques, sportives et culturelles ainsi qu’un camp d’été et un camp de ski. Plus de 200 jeunes, garçons et filles de 6 à 25 ans, fréquentent ce lieu créé pour eux. Dès la sortie de l’école et jusqu’à dix-neuf heures, ils sont pris en charge par une vingtaine d’animateurs bénévoles. Ils goûtent, font leurs devoirs et jouent aux échecs, au baby-foot, au ping-pong… Les garçons et les filles sont séparés pour les activités à partir du collège, pour favoriser un épanouissement serein. Le mercredi, les jeunes peuvent passer la journée au patronage et déjeuner sur place. La cuisine et la cantine se trouvent dans une grande salle située au sous-sol qui sera bientôt rénovée grâce au soutien de la Fondation Notre Dame pour permettre un meilleur accueil.
Le GAC cherche à accueillir le plus largement possible. Bien ancré dans le quartier, le patronage travaille en étroite collaboration avec les parents bien sûr, fortement encouragés à s’engager bénévolement ou à participer à certaines activités, avec les écoles voisines mais aussi avec les assistantes sociales qui envoient chaque année des enfants pour lesquels un suivi éducatif comme celui que propose le patronage est recommandé. La mixité sociale y est forte, avec cinquante origines différentes et toutes les classes sociales sont représentées, à l’image de la population du XVIIIe arrondissement au cœur duquel il se situe.
Un lieu pour grandir
« Moi, ce que j’aime ici, ce sont mes copains ! » annonce Martial en prenant par les épaules les deux principaux intéressés. L’enthousiasme des enfants est saisissant, leurs cris de joie feraient presque trembler les murs en béton de la cour. Mais au-delà du plaisir qu’ils ont à jouer ensemble, ils entrent dans un véritable projet éducatif. Les animateurs sont toujours des anciens du « patro », responsabilisés par paliers dès la classe de sixième. On apprend très vite aux plus grands à aider les plus petits, on progresse, on grandit. « Je travaille ici, maintenant, je suis apprenti » précise un jeune homme qui est arrivé au patronage étant enfant.
L’équipe d’encadrement est convaincue qu’un jeune qui passe presque dix ans au patronage, de ses sept à ses seize ans, aura progressé dans tous les domaines de sa vie en acquérant des valeurs sociales indispensables au citoyen en devenir. Comme dans tout lieu d’éducation populaire, les problèmes de violence sont loin d’être absents, le véritable défi est d’« apprendre à aimer et à s’aimer les uns les autres ». Ce à quoi le frère Rémi Gagnard et son équipe s’emploient avec application et générosité.
© Gil Fornet