Le 7 décembre 2024, Notre-Dame de Paris rouvrira ses portes, cinq ans après l’incendie dévastateur qui a profondément marqué les cœurs et les esprits à travers le monde. Ce chantier colossal incarne l’espoir et la résilience face à l’adversité.
Dès les premières heures suivant la tragédie, la Fondation Notre Dame a pris un rôle central, devenant le premier collecteur de fonds pour la restauration : 358 millions d’euros grâce à l’incroyable générosité de 62 000 donateurs issus de 104 pays. Parmi eux, d’importants mécènes mais aussi des milliers de particuliers, unis par une foi commune dans l’avenir de ce joyau architectural et spirituel.
Cet effort monumental illustre la force de l’économie du don, où chaque contribution, aussi modeste soit-elle, a permis de redonner vie à Notre-Dame. Cette mobilisation exceptionnelle dépasse la simple préservation d’un monument ; elle reflète un engagement profond pour protéger et transmettre un héritage universel.
Ce chantier a été mené tambour battant par l’Établissement public à qui il a été confié et nous sommes heureux d’avoir pu le soutenir grâce à une mobilisation nationale et internationale sans précédent et un engagement formidable de l’équipe de la Fondation.
Sauver Notre-Dame : un engagement bien avant l’incendie
Entre 2000 et 2016, les travaux de restauration de la cathédrale avaient été financés exclusivement par l’État, pour un total de 16 millions d’euros. Cependant, face à l’ampleur des besoins et à l’accélération des dégradations, il était devenu évident que des ressources supplémentaires devaient être mobilisées.
En 2017, deux ans avant l’incendie, un accord-cadre novateur avait été signé entre l’État, propriétaire de la cathédrale, et deux entités sous l’égide de la Fondation : la Fondation Avenir du Patrimoine à Paris (FAPP) et Friends of Notre-Dame, basée aux États-Unis.
Cet accord, d’une durée de dix ans, visait à mobiliser 60 millions d’euros pour des travaux urgents, grâce aux dons de particuliers et d’entreprises, complétés par une contribution annuelle maximale de 2 millions d’euros de l’État.
Plusieurs projets essentiels ont donc pu être lancés, notamment la restauration de la flèche et ce chantier avait permis de sauver, in extremis, les statues des apôtres et des évangélistes, hélitreuillées quelques jours seulement avant l’incendie, pour être restaurées dans des ateliers spécialisés.
2019 : l’incendie et la création du Fonds Cathédrale de Paris
L’incendie du 15 avril 2019 a marqué un tournant dans l’histoire de la cathédrale comme dans celle de la Fondation Notre Dame. Au lendemain de l’incendie, la Fondation est désignée comme l’un des quatre organismes habilités à collecter dans le cadre de la souscription nationale pour la restauration et la conservation de la cathédrale.
Ainsi, face à l’afflux de dons, la Fondation Notre Dame a créé le Fonds Cathédrale de Paris en son sein pour recueillir et isoler les dizaines de milliers de dons, des particuliers comme des entreprises, voire des collectivités, de France comme du monde entier. Le projet monumental de la restauration a poussé les équipes à diversifier et moderniser les méthodes de collecte : ventes aux enchères d’objets légués par des testateurs, émissions en ligne avec la participation de l’archevêque de Paris ou du recteur de la cathédrale et développement de la collecte digitale, qui représente aujourd’hui un tiers du total des dons.
En 2021, pour répondre aux besoins du Diocèse de Paris, le Fonds Cathédrale a lancé sa campagne de collecte dédiée aux aménagements intérieurs, non couverts par la souscription nationale.
Cette initiative a permis de réunir 7 millions d’euros, destinés à des éléments patrimoniaux et culturels essentiels, tels que le mobilier liturgique (autel, baptistère, tabernacle, ambon, cathèdre), le reliquaire de la couronne d’épines, les assises, ainsi que les dispositifs modernes de sonorisation, d’éclairage et de transmission vidéo, contribuant ainsi à offrir un accueil de qualité aux visiteurs et aux fidèles.
Un avenir à bâtir : poursuivre l’œuvre de restauration
Sur les 843 millions d’euros collectés entre tous les acteurs, il reste 140 millions dont 64 millions qui viennent du Fonds Cathédrale de Paris. Ce reliquat sera employé pour la « Phase 3 » du projet de restauration, comprenant des travaux sur les parties extérieures de la cathédrale, notamment la consolidation des arcs-boutants et du chevet.
En cette période de la réouverture, la Fondation Notre Dame appelle à poursuivre la mobilisation. Préserver Notre-Dame, c’est protéger un symbole universel, mais aussi transmettre une espérance vivante aux générations futures. Ensemble, écrivons une nouvelle page de l’histoire de ce monument exceptionnel.
Préserver le patrimoine chrétien : une mission fondamentale de la Fondation Notre Dame
Depuis sa création en 1992, la Fondation Notre Dame s’attache à préserver, valoriser et transmettre le patrimoine chrétien. À travers des initiatives variées, elle soutient des sanctuaires emblématiques comme le Mont-Saint-Michel ou Lourdes, ainsi que des églises parisiennes grâce à la Fondation Avenir du Patrimoine à Paris (FAPP). La mission de préservation s’étend également au patrimoine rural à travers le Fonds PRYA, qui redonne vie à des chapelles, calvaires et oratoires en déshérence.
Cette vision globale de la sauvegarde du patrimoine témoigne d’un profond respect pour l’histoire et la spiritualité inscrites dans ces lieux, souvent témoins silencieux de siècles de foi.
La Fondation s’appuie sur des partenariats solides entre mécènes et collectivités pour restaurer ces trésors culturels. Elle ne se contente pas de préserver ; elle s’assure que ces lieux continuent d’être des espaces vivants, accueillants pour les fidèles comme pour les visiteurs curieux d’histoire et de beauté.
© David Bordes pour l’Établissement public ; LB ; Charles Plumey ; FAPP ; DR