Sous l’œil attentif de Notre-Dame de Tanger : un refuge pour les exilées en quête d’espoir

Dans les sous-sols discrets de la paroisse Saint-Pierre (Paris 18ème), l’association Solidarité Notre-Dame de Tanger, soutenue par la Fondation Notre Dame, ouvre ses portes à celles et ceux qui fuient la violence et l’oppression. Principalement orientée vers les femmes et les enfants, elle leur offre une écoute bienveillante et un lieu de réconfort. À travers les témoignages des migrantes et des bénévoles, voici les réalités d’un quotidien marqué par le courage et l’espoir d’une vie meilleure.

Un accueil tourné vers les femmes en quête de sécurité

L’association Solidarité Notre-Dame de Tanger s’est donné pour mission d’accueillir des migrantes, majoritairement des femmes, qui fuient des réalités insoutenables telles que le mariage forcé, l’excision, et diverses formes de violences liées à des contraintes religieuses. Nombre d’entre elles, issues de pays comme la Guinée-Conakry, l’Éthiopie ou l’Érythrée, sont arrivées en France après un périple risqué, souvent accompagnées de jeunes enfants. Dans ce lieu de réconfort, elles trouvent une écoute bienveillante et un soutien inestimable.

Sydonie

Une femme guinéenne atteinte d’un cancer

Je suis venue en France pour me faire soigner. On m’avait dit que les gens ici sont racistes, mais ce n’est pas vrai ! Moi, je m’entends bien avec eux et je trouve une hospitalité que je n’imaginais pas.

Sydonie

Une femme guinéenne atteinte d’un cancer

Des réalités migratoires féminisées

En France, la féminisation des flux migratoires est soulignée tant par les autorités que par les associations. Ce phénomène, bien visible à Solidarité Notre-Dame de Tanger, s’explique par l’aspiration de nombreuses femmes à fuir des situations de violence, mais aussi par leur désir d’émancipation. Celles-ci sont prêtes à affronter l’inconnu pour offrir à leurs enfants la possibilité d’une vie plus stable et plus sereine.

Marianne, originaire de Guinée-Conakry et mère d’un enfant de neuf mois, a fui un mariage forcé :

« Mon père m’a forcée à épouser un homme très violent dont j’avais peur. Alors je me suis enfuie avant que mon bébé ne naisse. Ici, ce n’est pas facile, mais je ne peux pas rentrer au pays. Mon oncle me tuerait par honte. »

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Gamoch

Jeune Éthiopien

Le plus dur, c’est de devoir cohabiter avec des gens violents. Heureusement, la police intervient parfois pour nous protéger.

Gamoch

Jeune Éthiopien

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Une mission de responsabilisation et d’accompagnement

À Solidarité Notre-Dame de Tanger, l’objectif n’est pas seulement d’offrir un abri temporaire, mais aussi d’accompagner les migrantes vers une autonomie réelle. Cours de français, soutien moral et social sont au cœur des actions menées.

Sœur Marie-Josée, directrice de l’association, souligne l’importance de la responsabilisation dans leur démarche :

« Nous leur donnons des outils pour qu’elles puissent se reconstruire, mais nous leur inculquons aussi des valeurs essentielles pour leur autonomie. L’idée est de les aider à repartir dans la vie, avec confiance. »

 

Dialo, couturière originaire de Guinée, rêve d’une vie stable où elle pourrait mettre à profit ses compétences professionnelles :

« Au pays, j’étais couturière. Ici, peut-être que cela pourra servir. Et puis, le père de mon bébé pourrait travailler comme maçon, comme il le faisait là-bas. »

Témoignages de courage et de résilience

Ces femmes et ces hommes racontent des parcours marqués par des épreuves et des moments de doute, mais aussi par des espoirs tenaces. Oumi, réfugiée d’Érythrée, aspire à se reconstruire et à trouver en France un nouveau foyer :

« J’ai tout abandonné en Éthiopie, y compris le corps de ma mère. Maintenant, j’espère pouvoir me reconstruire ici. »

 

Fenan Aweke, dont la demande d’asile a été rejetée, évoque l’influence positive du christianisme sur l’accueil des étrangers en France :

« La France est le seul pays où l’accueil des étrangers est teinté d’une influence chrétienne si souriante. »

 

Dans cet espace d’accueil, où se mêlent histoires de souffrance et souffles d’espoir, Solidarité Notre-Dame de Tanger incarne une solidarité authentique, et permet à ces femmes de se relever et de repartir vers une vie nouvelle.

Des parcours marqués par la solidarité et l’espoir d’un renouveau

Dans les locaux de l’association, les histoires se croisent et révèlent des destins marqués par l’espoir et la force d’âme. Les bénévoles, engagés et bienveillants, sont un soutien essentiel pour ces migrantes qui luttent pour reconstruire leur vie. Sœur Renata, membre de l’ordre des franciscaines de Marie, connaît bien les épreuves de l’exil :

« Je suis moi-même une réfugiée, j’ai dû fuir la Bosnie avec mes parents. Aujourd’hui, c’est à mon tour d’accueillir ceux et celles qui sont contraints de quitter leur pays. Ces femmes montrent un courage incroyable. »

La présence des hommes est également notable, bien que minoritaire.

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© Gil Fornet