Grandir en confiance et en espérance
L’éducation est la deuxième cause soutenue en 2023 par les fondations privées, juste derrière le handicap. Parmi la quarantaine d’associations que votre générosité a permis de financer, nous avons choisi de mettre en lumière quatre initiatives d’ici et d’ailleurs. Chacune d’elle favorise un accompagnement et une présence auprès des plus jeunes.
Chaque enfant est une promesse
Le modèle des écoles du réseau Espérance Banlieues repose sur une éducation de qualité dispensé dans des classes à effectif réduit (15 élèves en moyenne), avec des pédagogies adaptées (méthodes Montessori, Singapour…) et un accompagnement personnalisé. De la maternelle au collège, ces établissements implantés dans des quartiers difficiles de banlieues offrent à leurs élèves un environnement qui favorise la réussite et encourage l’intégration dans la société française par la fréquentation de chefs-d’œuvre français, les sorties découvertes du patrimoine, la musique, les ateliers artistiques ou de théâtre. De nombreuses activités périscolaires sont proposées aux élèves mais aussi aux familles afin de renforcer le sentiment d’appartenance et soutenir la mission éducative des parents (écran, diététiques, sommeil, autorité…).
Grâce au financement d’un bâtiment modulaire, le Cours Éric Tabarly de Toulon, membre du réseau Espérance Banlieues, peut désormais accueillir 55 enfants, répartis en quatre classes. En attendant la prochaine phase de développement, les conditions scolaires et périscolaires sont réunies pour offrir à chacun d’eux les meilleures conditions pour étudier, partager la culture française, devenir citoyen et fraternel.
L’espoir pour les enfants de rue
Dans les pays du tiers-monde, les enfants des rues constituent une préoccupation sociale et humanitaire majeure. Victimes de pauvreté extrême, de la violence, de l’abandon familial et souvent de l’exploitation, ces enfants sont privés de leurs droits fondamentaux, notamment de protection, d’éducation et de soins. Pour pallier ces défis, diverses associations se mobilisent afin de leur offrir un avenir meilleur.
L’association ANAK-Tnk, basée à Manille, aux Philippines, prend soin des enfants abandonnés et vulnérables. Face à la violence, aux gangs et à la drogue, ces enfants aspirent à retrouver une vie normale. ANAK-Tnk répond à ce besoin en les recueillant dans des foyers sécurisés où ils reçoivent un toit, des soins médicaux et psychologiques, ainsi qu’une scolarisation. L’association organise aussi des camps d’été pour 400 enfants, leur permettant de découvrir la mer, et offre des cadeaux de Noël, souvent les premiers de leur vie. Votre générosité a permis de financer le fonctionnement d’un foyer accueillant 30 garçons âgés de 7 à 17 ans.
De l’autre côté de la mer de Chine, au Cambodge, l’association Pour un Sourire d’Enfant (PSE) œuvre pour sortir les jeunes de l’extrême misère et leur offrir un avenir professionnel. Composée à 70 % de filles, ils bénéficient de formations diplômantes dans des domaines variés tels que l’hôtellerie, le tourisme, la gestion, la mécanique, le bâtiment et le cinéma. En plus de la formation, PSE soutient les familles avec la distribution de riz et une aide d’urgence. Chaque année, environ 1 500 étudiants sont formés à l’Institut PSE, avec un soutien spécifique pour l’achat de matériel de cuisine pour l’école hôtelière, permettant à 111 étudiants de se professionnaliser dans les filières Cuisine & Pâtisserie et Service de Table.
Ces deux associations illustrent l’engagement et les efforts indispensables pour offrir à ces enfants des perspectives de vie dignes et prometteuses.
Porter secours et relever les populations fragilisées
Les fondations privées ont répondu à l’urgence pour les populations des zones de conflits. En lien avec l’Œuvre d’Orient, qui assure la traçabilité des fonds, la fiabilité des projets et leur suivi sur place, des projets ont été financés pour l’Arménie, la Syrie, l’Ukraine et le Liban.
Soutenir les écoles chrétiennes au Liban
Parce qu’elles sont ouvertes à toutes les traditions, les écoles chrétiennes jouent depuis longtemps, un rôle de coordination et de rapprochement au Pays du Cèdre. Elles sont facteurs de paix.
Par leurs soutiens, les Fondations privées aident les écoles chrétiennes à rester ouvertes, à payer les professeurs assez pour qu’ils ne quittent pas le Liban, et allouent des bourses aux élèves dont les parents ne peuvent plus payer les scolarités. La Fondation Notre Dame partage la conviction profonde qu’investir dans ces écoles consiste non seulement à porter assistance à nos frères en détresse, mais aussi à construire l’avenir du Liban. Dans ce pays où le système scolaire publique s’est écroulé, l’éducation assurée par les écoles chrétiennes est la clé de voute qui résiste encore pour former la jeunesse et éviter l’exil des familles.
Favoriser le vivre ensemble dans une société fragmentée
Les Amis du Maguen David Adom, structure française, collectent des fonds pour le Maguen David Adom, service officiel d’urgences et de don du sang en Israël, membre de la Fédération internationale de la Croix-Rouge. Avec plus de 32 000 volontaires, ils sont mobilisés depuis le début des conflits. Depuis les événements du 7 octobre, plusieurs de leurs véhicules ont été détruits. Les fondateurs soutiennent l’achat d’une ambulance pour secourir les personnes victimes des conflits et qui ont besoin de soins d’urgence, sans distinction.
Encourager l’économie locale
Victimes de la guerre ayant opposé l’Azerbaïdjan à l’Arménie en 2020, les rescapés, privés des pâturages où ils pouvaient pratiquer un élevage bovin extensif s’organisent sur les hauts plateaux du Syunik, où ils s’efforcent de survivre. De nombreux réfugiés du Haut-Karabakh, laissant tout derrière eux, ont rejoint cette région.
Les aides financières apportées ont permis de soutenir ce projet de transformation économique qui couvre à la fois la formation des anciens éleveurs, la fourniture des plants et graines ainsi que matériel nécessaire à cette reconversion vitale.
Aider les victimes du séisme
Dans la nuit du 5 au 6 février 2023, un tremblement de terre sans précédent a touché le nord de la Syrie. Cette catastrophe est venue s’ajouter, comme un coup de grâce, à une guerre civile ayant fait près de 400 000 morts.
Grâce à la mobilisation internationale, une opération massive de distribution de couches a pu être lancée pour venir en aide aux bébés victimes du séisme en Syrie. De grands enfants très atteints psychologiquement ont bénéficié également de cette distribution.
Aide humanitaire pour les civils ukrainiens
La guerre en Ukraine, qui dure depuis deux ans, a causé d’énormes pertes humaines et matérielles. Le nombre exact de morts et de blessés, militaires ou civils, reste incalculable. Des milliers de familles sont déplacées, nécessitant une assistance médicale, alimentaire et des produits d’hygiène. En réponse, le Patriarchat de Kiev distribue 200 repas chauds par jour dans des paroisses locales, soutenant les déplacés sans ressources ni accès à des cuisines.
Réinsérer les sortants de prison
Pour de nombreux repris de justice, la libération est souvent une seconde peine, et la société un juge impitoyable. 93 000 personnes sortent chaque année de prison en France, dont 80 % sans accompagnement. En 2021, la Fondation Notre Dame s’est portée vers ce public. Grâce au concours de six fondations privées, plus de 200 000 € ont été alloués au développement des programmes de suivi, de reconstruction psychosociale et d’insertion en faveur des détenus et sortants de prison.
Professionnaliser pour réinsérer
C’est une réalité : l’étiquette d’ex-détenu constitue un frein à l’insertion. Faute d’un accompagnement suffisant, beaucoup échouent à trouver un emploi et basculent dans des situations précaires, propices à la récidive. Alors, comment opérer la transition entre « dedans » et « dehors » ?
Face à cette problématique, l’association l’Îlot s’est armée d’un programme complet d’Insertion par l’Activité Économique (IAE), afin que des personnes sortant de prison ou encore sous main de justice puissent reprendre confiance en elles, retrouver une activité économique et assumer un rôle citoyen. Ses chantiers d’insertion permettent aujourd’hui à 57 salariés d’acquérir des savoir-faire concrets (restauration, mécanique, menuiserie, etc.) et des savoir-être en entreprise qui les réhabilitent aux yeux des employeurs. En 2021, l’association a obtenu le soutien des Fondations Eleos, Sainte Foy, Cesarini, Marie-Eugénie Rose et de la Fondation des Flandres pour développer ses Ateliers Qualification-Insertion (AQI) en Île-de-France et dans la Somme, améliorer son offre d’hébergement et renforcer ses démarches de suivi adapté à ces bénéficiaires.
De prisoner à wakeur : un éveil à la vie en société
Depuis 2014, l’association Wake Up Café accompagne des détenus et sortants de prison motivés vers une réinsertion durable et sans récidive. Sa méthode allie aide matérielle (insertion logement, retour à l’emploi), soins médicaux (suivi psychologique et en addictologie) et création de lien social via la communauté des wakeurs, lieu d’écoute, de partage et d’entraide. En 2021, l’association a ouvert deux nouveaux sites à Marseille et à Sèvres avec le soutien de la Fondation Ad Astra. Elle a également pu compter sur le mécénat de la Fondation Chemins de Culture pour capitaliser sur les divers ateliers artistiques prévus dans son programme de remobilisation en vue d’une insertion socioprofessionnelle globale. Selon Clothilde Gilbert, fondatrice, il y a encore beaucoup à faire : « Dans un monde figé, où les conséquences économiques de la crise du Covid-19 commencent à se dessiner sur le long terme, quelle place reste-t-il à ceux qui étaient déjà hors système ? » Engagée dans ce contexte, l’association souhaite créer un nouveau site dans les Hauts-de-Seine en 2022.
Une fin de vie rythmée par le rêve, l’accompagnement et l’Espérance
Dans les établissements EHPAD de Chemins d’Espérance, même les plus âgés ont le droit de rêver. L’accompagnement vers la fin de vie y adopte d’autres formes que celle – inévitable – de la médicalisation. Fidèle à ses principes, l’association a lancé le projet « Vis mon rêve pas s’age en famille » pour permettre aux résidents de réaliser un rêve qu’ils ne croyaient plus possible, aux côtés d’un ou plusieurs proches, dans un esprit de solidarité et de partage entre générations. Ainsi Sœur Bernadette, résidente de l’EHPAD Bethléem à Paray-le-Monial, a-t-elle pu revoir sa famille au Havre et se remémorer des souvenirs d’enfance malgré sa maladie d’Alzheimer.
Cette expérience, menée grâce au soutien de la Fondation Marie-Eugénie Rose, est essentielle d’un point de vue humain, spirituel et relationnel. Elle resserre les liens familiaux, favorise le « deuil blanc* » des proches et dissipe la mélancolie des âmes face au déclin de la vieillesse.
En 2021, l’association a également reçu l’aide des Fondations Eleos, Ad Astra, Parrhesia et Fratelli Tutti pour déployer une démarche de soins palliatifs en EHPAD.
* Type de deuil ressenti lorsqu’une personne atteinte d’un trouble cognitif comme la maladie d’Alzheimer ne manifeste plus la même présence mentale ou affective que par le passé.
Photos : © Wake Up Café – L’Îlot – Chemins d’Espérance
Faire grandir la jeunesse
L’accompagnement des jeunes en difficulté dans leur réussite scolaire et leur développement personnel fait partie des priorités de la Fondation Notre Dame depuis sa création. À Paris et en Île-de-France, plusieurs fondations soutiennent des actions éducatives basées sur la découverte de nouvelles activités et la poursuite de projets artistiques et culturels.
- Situé au cœur de l’éco-quartier Clichy-Batignolles (17e), le CEPIJE Ozanam a construit son projet associatif sur l’accueil et l’accompagnement des jeunes à travers de nombreuses activités hebdomadaires. Le programme « Sors de ta bulle », soutenu par la Fondation Carlos Pierre Bouvet, encourage l’ouverture d’esprit des jeunes qui ne sont, pour la plupart, jamais sortis de leur quartier.
Des ateliers de danse, des cours de pâtisserie et des sorties culturelles font partie des actions proposées à une soixantaine de jeunes en difficulté, âgés de 13 à 19 ans. - Les écoles du réseau Espérance Banlieues, situées dans la proximité de quartiers prioritaires, accueillent plus de 900 élèves.
L’enjeu est double : prévenir le décrochage scolaire dès le plus jeune âge et favoriser l’intégration des jeunes dans la société.
Quatre fondations (Parrhesia, Annie Beauchais, Eleos et Robert Jeanteur) soutiennent les projets éducatifs de plusieurs écoles dans les villes d’Asnières-sur-Seine (92), Argenteuil (95) et Sartrouville (78).
La configuration des bâtiments et des espaces modulaires financés accompagne le modèle proposé par ces écoles. Celui-ci repose sur des méthodes d’enseignement personnalisé et des cours en petits effectifs. - À Asnières, le soutien de la Fondation Parrhesia va en particulier permettre aux élèves de découvrir les arts du spectacle vivant.
La Fondation des Flandres soutien également la rénovation de fenêtres et les équipements pour l’ouverture d’une petite section de maternelle du cours La Cordée de Roubaix.
Un toit pour apprendre
Les conditions matérielles des écoles sont désastreuses au Laos. Nombre insuffisant d’enseignants qualifiés, matériel pédagogique déficient, bâtiments en mauvais état… tout manque pour permettre aux enfants d’apprendre à lire et à écrire à l’abri, dans de bonnes conditions.
Un rêve devenu réalité pour les enfants d’un petit village situé au sud du pays où une nouvelle école a été financée grâce au soutien de la Fondation Gabrielle.
Le bâtiment précédent était dans un triste état : toitures trouées, bois dévoré par les termites, sols en terre battue et boueux… L’achèvement des travaux, au printemps 2021, a permis aux élèves de faire leur rentrée scolaire au mois d’octobre. L’unique personne qui gérait l’enseignement de 50 élèves rassemblés dans une seule classe a depuis été rejointe par un deuxième enseignant.
Photos : © DR – CEPIJE Ozanam – Espérance Banlieues
Distribution alimentaire
Durement affectées par la crise, les associations doivent faire preuve d’agilité pour répondre à la demande croissante des personnes en situation de précarité. Grâce au soutien de la Fondation Sainte Foy, trois d’entre elles ont ainsi pu faire évoluer leur activité afin d’assurer des opérations de distribution alimentaire.
Avec l’arrêt des repas partagés, la Soupe Saint-Eustache (1er) a dû s’équiper en contenants écologiques et fermés pour distribuer la soupe et les repas. Face à l’urgence, la Bagagerie d’Antigel (15e) a, de son côté, mis en place une distribution de denrées pour nourrir les accueillis qui a nécessité l’achat de produits alimentaires et d’hygiène. La fondation a également accompagné la création du Relais Fraternel (13e) pour distribuer des colis alimentaires à 95 familles du quartier.
De son côté, la Fondation Saint Vallerin a financé l’achat de deux congélateurs pour l’association Clément Myionnet (18e). Destinés à stocker les produits permettant de constituer des colis alimentaires, les congélateurs existants arrivaient en fin de vie, au terme de de 15 ans de service.
La fondation a aussi soutenu les aménagements réalisés dans le cadre de l’opération Hiver Solidaire sur la paroisse Saint-Antoine des Quinze-Vingt (12e). Des achats de matériel et d’équipements rendus nécessaires en raison de la pandémie.
Photos : © DR – Charles Plumey
Urgence au Liban : quatre fondations engagées aux côtés de nos partenaires à Beyrouth
2020 a été encore une année fort sombre pour le Liban, notre pays grand ami. Il traverse une profonde et grave crise économique, sans compter l’impact de la crise sanitaire du Covid-19.
Grâce à un partenariat très établi entre la Fondation Notre Dame et l’Œuvre d’Orient, la Fondation H. a choisi d’apporter son concours à la mise en place d’une unité respiratoire à l’Hôpital du Sacré-Cœur tenu par les Filles de la Charité à Hazmieh.
Puis, le 4 août dernier, l’explosion dans le port de Beyrouth a frappé le pays. Cet hôpital, bien que touché par la catastrophe, présente l’intérêt d’être à proximité de Beyrouth tout en étant encore « relativement » opérationnel. Il était important de lui offrir les moyens de se remettre rapidement en état de fonctionnement pour faire face à l’afflux de nouveaux patients. La Fondation Sainte Foy a donc participé au financement d’un générateur électrique, en remplacement de l’ancien mis à mal par les conséquences de l’explosion.
La Fondation Saint Vallerin ainsi que la Fondation Annie Beauchais soutiennent des projets pour venir en aide aux familles et aux établissements scolaires fragilisés par les difficultés économiques.
Notre-Dame : les apôtres sauvés des flammes
Une étape importante a récemment été franchie pour l’avancement du chantier de la Cathédrale. Le découpage de l’échafaudage sinistré s’est achevé en novembre.
À l’intérieur de l’édifice se dressent des échafaudages destinés à soutenir les voûtes endommagées. Ils serviront ensuite pour les travaux de restauration qui pourraient débuter au printemps après les études de diagnostic. Mais déjà, deux chapelles test, Saint-Ferdinand et Notre-Dame-de-Guadalupe, sont en cours de restauration. Les premiers résultats des nettoyages sur les pierres et les décors peints sont spectaculaires.
Pendant ce temps, le chantier de restauration des seize sculptures (douze apôtres et quatre évangélistes) autour de la flèche détruite se poursuit dans les ateliers Socra à Périgueux. Retirées par hélitreuillage quelques jours avant l’incendie du 15 avril 2019, les statues en cuivre sont des miraculées. Une fois nettoyées et étudiées, elles sont progressivement transférées à la Cité de l’architecture et du patrimoine.
Saint Jude, restauré grâce au mécénat de la Fondation Frédéric de Sainte Opportune, a rejoint la galerie de moulages à l’automne. Une visite de l’atelier de restauration avait été organisée avec son fondateur en mars 2020.
Photos : © DR – Patrick Zachmann / Magnum Photo – FND – Pascal Lemaitre