Partir… ou rester ? Cette année, les patronages ont dû faire un choix au moment d’ouvrir les inscriptions pour les camps d’été. Car dans le contexte sanitaire actuel et avec la reprise très progressive des activités, les places sont moins nombreuses et les départs coûtent plus cher. Grâce au soutien de la Fondation Notre Dame, 15 camps vont tout de même avoir lieu. De quoi donner le sourire aux plus de 200 enfants et jeunes, majoritairement issus de familles défavorisées, qui pourront quitter Paris cet été.
Au Patronage du Cœur, les deux camps d’été sont maintenus. Direction les Alpes pour le groupe des 30 collégiens et lycéens et le Beaujolais pour les plus jeunes. Un séjour moins coûteux que la Haute-Savoie et une destination plus adaptée aux activités d’extérieur prévues pour les 43 enfants âgés de 6 à 11 ans. Deux séjours en plein-air, orientés vers la pratique sportive, l’éveil et l’éducation des jeunes.
Des camps prévus de longue date et qui connaissent cette année un franc succès. « Le nombre d’inscrits a presque doublé : le résultat d’une dynamique impulsée dans l’année ! » se félicite Louis Stemler, le responsable. Le confinement est aussi passé par là. « Beaucoup de familles ont attendu le déconfinement pour s’intéresser aux camps. Les liens que nous avons créés avec elles durant la période et l’évolution du protocole sanitaire [les obligations sont devenues de simples indications] ont facilité les choses. »
Le choix de la proximité
Départ pour la Normandie et les plages du débarquement pour une vingtaine de jeunes de l’ACEL Saint-Laurent (10e). Cette année, le camp a une triple finalité : permettre aux parents de souffler durant une semaine après les deux mois de confinement dans des appartements parfois exigus ; emmener les enfants hors de Paris, au grand air (pour beaucoup d’entre eux il s’agira de la seule sortie de Paris de l’été) ; réapprendre la vie en collectivité (avec la fermeture des écoles depuis la mi-mars). La directrice de l’association a rencontré personnellement tous les parents afin de bien comprendre leur situation et de les inciter à inscrire leurs enfants malgré leurs difficultés financières.
À La Camillienne, sur la paroisse du Saint-Esprit (12e), l’équipe d’animation a préféré annuler le séjour initialement prévu dans le Gard pour deux semaines. En raison de la pandémie, les 45 enfants du quartier concernés ne partiront pas cet été. L’association a préféré maintenir le patronage ouvert sur la quinzaine : 30 enfants sont déjà inscrits pour la première semaine et 25 pour la seconde. Des sorties de proximité sont privilégiées. Certains enfants partiront cependant en mini-séjour sous tente à Jambville (Yvelines) et les autres à Mandres-les-Roses (Val-d’Oise).
« Un réel besoin de terrain »
De son côté, l’association Jeunesse Maurice Maignen (15e) a enregistré un nombre plus élevé d’inscriptions à son camp d’été en Auvergne : 15 primaires et 17 collégiens et lycéens contre 18 au total l’année dernière. Mais les contraintes sanitaires obligent à faire appel à plus d’encadrants… et à revoir les dépenses à la hausse. La Fondation Notre Dame participe au financement de ce séjour qui s’inscrit dans le mouvement de croissance du patronage.
Le Frère Patrick, arrivé il y a un an sur la paroisse Saint-Jean-Baptiste-de-Grenelle et en charge du patronage, témoigne : « Pour relancer le patronage et notamment les camps, il faut attirer les enfants et leurs parents en proposant des activités motivantes. Le nombre élevé d’inscriptions montre un réel dynamisme et un vrai besoin de terrain. À terme, ce patronage sera un vivier de nouveaux animateurs ! »
Photos : © Patronage du Cœur – ACEL Saint-Laurent – La Camillienne