A l’occasion du 10ème anniversaire de la mort du Cardinal Lustiger, retour sur la vie et l’œuvre pastorale de celui qui fut à l’origine de la Fondation Notre Dame.
Venez en aide à ceux qui sont dans la détresse. Par votre solidarité, faites surgir l’espérance¹
Issue d’une famille juive ashkénaze d’origine polonaise, Aron Lustiger naît le 17 septembre 1926 et grandit à Paris. Ses parents tiennent une boutique de bonneterie dans le 18e arrondissement.
Alors qu’il est en 6ème au lycée Montaigne, il découvre et lit intégralement un exemplaire de la Bible trouvée dans la bibliothèque familiale.
Au début de la guerre, ses parents le confient, ainsi que sa sœur, à une famille d’Orléans. Durant la semaine sainte de 1940, entré dans la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans alors qu’il est sur le chemin du lycée, le jeune adolescent ressent le désir de se convertir au catholicisme. Il est baptisé le 25 août de la même année et ajoute alors au prénom reçu de ses parents ceux de Jean et de Marie.
Sa mère, arrêtée en septembre 1942 sera internée à Drancy puis déportée vers le camp d’Auschwitz où elle mourra en février 1943.
Une fois la guerre terminée et après l’obtention de son baccalauréat, il démarre des études de lettres à la Sorbonne. Il intègre ensuite le séminaire des Carmes de l’Institut catholique de Paris. Il est ordonné prêtre à 27 ans, le 17 avril 1954.
Aumônier dans un premier temps de la Paroisse universitaire (enseignants de l’enseignement public), des étudiants en lettre et sciences de la Sorbonne ainsi que des grandes écoles, il devient directeur du Centre Richelieu en 1959.
En 1969, il est nommé curé de la paroisse Sainte-Jeanne-de-Chantal (16e) et, dix ans plus tard, évêque d’Orléans. Au moment de son ordination épiscopale, il choisit comme devise « Tout est possible à Dieu ».
Le 31 janvier 1981 il est nommé archevêque de Paris par Jean-Paul II, puis créé cardinal deux ans plus tard.
A Paris où son ministère durera 24 ans, plusieurs thèmes vont marquer l'action pastorale de Jean-Marie Lustiger : la formation des laïcs et des prêtres, la qualité des célébrations liturgiques, l'importance donnée à la charité et au souci des plus pauvres, la nouvelle évangélisation.
- la naissance de Radio Notre-Dame en août 1981 et de l'hebdomadaire Paris Notre-Dame en novembre 1983
- l'ouverture en 1988 du Centre Tibériade, un lieu d'accueil de jour pour les personnes atteintes du sida
- la naissance de l'École cathédrale, lieu de formation du diocèse de Paris, en septembre 1984
- la création de l'association Art Culture et Foi en 1989 avec pour objet de favoriser et soutenir toutes les activités culturelles et artistiques du diocèse de Paris
- la création de l'association Musique Sacrée à Notre-Dame de Paris en 1991, avec pour mission de contribuer au rayonnement musical de la Cathédrale
- la création de la Fondation Notre Dame en 1992
- la naissance de la FACEL (Fédération d’Associations Culturelles, Éducatives et de Loisirs) en 1994 pour stimuler les actions d'éducation
- le lancement de la chaîne de télévision KTO en décembre 1999
- La rénovation du Collège des Bernardins, dernier grand projet lancé en 2002 et mené à bien par Mgr Vingt-Trois en 2008
En créant la Fondation Notre-Dame, l'Église de Paris a voulu accueillir, pour contribuer à leur financement, des projets soumis par de nombreuses association parisiennes dans les domaines de la solidarité, de la formation et de la culture¹
Les paroisses et associations parisiennes sont à l'origine d'un foisonnement riche et diversifié d'initiatives s'appuyant sur les réalités locales, dans les domaines de la solidarité, de l'éducation et de la culture.
Créée en 1992 sous l'impulsion et la présidence du cardinal Jean-Marie Lustiger, la Fondation Notre-Dame s'est donné pour mission de soutenir, grâce aux fonds collectés, les initiatives de ces paroisses et associations qui agissent concrètement au cœur de la capitale. Elle n'a pas pour rôle de se substituer à leur travail mais d'intervenir pour favoriser le démarrage et la réalisation de leurs projets.
La Fondation Notre Dame est un intermédiaire, au service des paroisses et des associations ayant des actions localisées et manquant souvent de moyens pour les mener à bien. La fondation accueille des projets, étudie et évalue les besoins et les soutient financièrement, tout en respectant leur autonomie.
Avec les associations que la Fondation soutient, avec leurs bénévoles, avec vous je l'espère, donnons un cœur de chair au cœur de pierre de notre grande ville²
Notes
[1] Citation de Jean-Marie Lustiger extraite de l'éditorial de la Lettre aux donateurs de la Fondation Notre Dame, n° 19, mars 2003
[2] Citation de Jean-Marie Lustiger extraite de l'éditorial de la Lettre aux donateurs de la Fondation Notre Dame, n° 1, juin 1994
Le 11 février 2005, alors qu’il a 79 ans, le pape Jean-Paul II accepte sa démission en tant qu’archevêque de Paris présentée 4 ans plus tôt.
Archevêque émérite, il s’installe alors à la Maison Marie-Thérèse (maison de retraite des prêtres située dans le 14e) ; il donne de nombreuses conférences et prêche des retraites en France et à l’étranger.
Décédé le 5 août 2007 à la Maison Jeanne Garnier (Paris 15e), il est inhumé dans le caveau des archevêques de la crypte de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Hommage de Monseigneur André Vingt-Trois au Cardinal Jean-Marie Lustiger – Août 2007
Repères biographiques
1926
Aaron Lustiger naît le 17 septembre 1926 à Paris.
1940
Le 25 août 1940, il reçoit le baptême à la Cathédrale d’Orléans . Il choisit le prénom de Jean-Marie.
1954
Le 17 avril 1954, il est ordonné prêtre.
1979
Le 10 novembre 1979, il est nommé évêque d’Orléans.
1981
Le 31 janvier 1981, le pape Jean-Paul II le nomme archevêque de Paris.
1983
Le 2 février 1983, Monseigneur Lustiger est créé cardinal par le pape Jean-Paul II.
1992
Le cardinal Lustiger crée la Fondation Notre Dame notamment pour encourager les initiatives paroissiales en faveur des personnes les plus fragilisées à Paris.
1995
Le 15 juin 1995, il est élu à l’Académie française.
2007
Le cardinal Jean-Marie Lustiger meurt à la Maison Jeanne Garnier (Paris 15e) le 5 août 2007.
Notes
[1] Citation de Jean-Marie Lustiger extraite de l’éditorial de la Lettre aux donateurs de la Fondation Notre Dame, n° 12, octobre 1999
Crédit photo : © Institut Lustiger