Tout l’été, les bénévoles de l’opération Été Secours Alimentaire se sont relayés pour assurer, semaine après semaine, la distribution de colis-repas à Paris. Une présence essentielle qui permet aux 13 000 bénéficiaires de se nourrir alors que la plupart des associations ferment pendant la période estivale. Pour cette deuxième édition masquée, la fréquentation s’est maintenue à un niveau élevé, comme à Saint-Hippolyte (13e), l’un des cinq centres ouverts.
Une file de personnes attend sur le trottoir devant les grilles de l’église Saint-Hippolyte en ce milieu de semaine. L’homme chargé de la sécurité échange avec un groupe de femmes arrivées bien en avance. Elles sont venues avec leurs chariots de courses et de grands sacs en plastique destinés à accueillir les denrées alimentaires pour les deux prochains jours. La file se resserre alors que les cloches sonnent les deux premiers coups de l’après-midi. Le centre va bientôt ouvrir ses portes.
À l’intérieur, dans la pièce principale, une intense activité règne. La préparation des colis se termine au sous-sol de l’église qui accueille les distributions du mois d’août. Organisés en chaîne, les bénévoles déposent dans les sacs de couleur les boîtes de conserve et les sachets de pâtes ou de riz sous le contrôle d’Alain Barbero, le responsable du centre.
Une distribution bien préparée
« On a fait 950 colis avant-hier : 210 sont destinés à des personnes individuelles et tout le reste est prévu pour les familles, qui représentent près de 500 personnes physiques, explique-t-il. En moyenne, cela fait plus de 700 bénéficiaires directs. Chaque colis permet de tenir deux jours, et trois le week-end, car nous sommes ouverts un jour sur deux. »
Cette année, en plus des produits alimentaires, Alain a reçu des kits d’hygiène composés de dentifrices, shampoings, brosses à dents… qu’il va distribuer à l’unité « afin qu’un maximum de personnes en profite, notamment les personnes à la rue ».
Autour de lui, l’ambiance est détendue. Les bénévoles plus anciens côtoient les jeunes recrues, dont c’est la première année pour certains. Comme Hafidha, étudiante en informatique, qui avait postulé trop tard en 2020. « Je viens trois fois par semaine. C’est très bien organisé. L’équipe est très sympa et puis on s’entraide » confie-t-elle.
De nombreux produits frais
Alain hausse la voix pour rassembler son groupe et donner les consignes. Chacun reçoit ses attributions et part se mettre à son poste. « Il faut éviter qu’il y ait trop de monde dans le centre. C’est pourquoi j’essaye d’ouvrir le plus tôt possible. Une fois que la queue est passée, ça devient fluide » nous glisse-t-il, armé d’un trousseau de clés, en laissant entrer les premières personnes.
Les tables sont maintenant disposées en forme de « u » pour faciliter la circulation des femmes et des hommes venus chercher de quoi se nourrir. Les produits frais, ajoutés séparément, tombent dans les sacs : salades, artichauts, radis, carottes… Les cagettes de légumes et de fruits se vident peu à peu, à la satisfaction des bénéficiaires, nombreux à avoir exprimé le souhait de cuisiner par eux-mêmes cette année.
Parmi eux, on retrouve des habitants de la paroisse et des quartiers proches comme Aminata, « venue du 12e arrondissement » et qui fréquente le centre depuis sept ans. « Le reste de l’année, je vais aux Restos du Cœur. » Elle apprécie l’accueil et la disponibilité des bénévoles qui l’aident à déplacer les lourds sacs qu’elle transporte seule.
© Gil Fornet / FND