Grâce au soutien de la Fondation Notre Dame, l’opération Été Secours Alimentaire a démarré le 15 juillet. Pendant un mois et demi, 12 000 hommes, femmes et enfants vont bénéficier des 430 000 colis-repas distribués dans 5 paroisses parisiennes. Dans le contexte sanitaire actuel et avec la forte mobilisation des paroisses et des associations depuis le confinement, l’édition 2020 s’annonce inédite. Reportage à Saint-Lambert (15e), premier des 5 centres ouvert sur le mois de juillet.
En ce début d’après-midi, à l’ombre de l’église toute proche, l’équipe des 15 bénévoles du centre paroissial Saint-Lambert est prête à accueillir les bénéficiaires de la journée. Les sacs alimentaires attendent les premières personnes sur les tables dressées à cet effet près de l’entrée. Cette année, avec la crise sanitaire, la distribution alimentaire s’effectue en extérieur. Stéphane Bonnichon, le responsable, a d’ailleurs ouvert les portes en avance : il souhaite éviter les attroupements et les longues files d’attente dans la rue. C’est par vagues régulières que les habitués se présentent. Stéphane les interpelle par leur prénom. Une proximité immédiate entretenue par plusieurs années de fréquentation.
La carte : sésame pour retirer son colis-repas
À Saint-Lambert, l’accueil est uniquement prévu pour les personnes seules. Les bénéficiaires, adressés par les associations et les services sociaux, viennent de tout Paris et de la banlieue. En arrivant, tous présentent leur carte, sésame qui leur donne droit aux colis-repas. Chaque colis contient l’équivalent d’un repas pour le midi et pour le soir. Les sacs de couleur marron sont constitués de produits destinés à être cuisinés ; les autres, de couleur blanche, sont composés de produits à manger froid. La veille, 250 « sacs chauds » et 150 « sacs froids » ont été distribués.
Une montée en puissance progressive
Debout près de l’entrée, Stéphane regarde attentivement les arrivées. « Pour l’instant, c’est plus calme que l’année dernière » reconnaît-il. « Chaque jour, depuis le 15 juillet, entre 350 et 400 personnes viennent récupérer leur sac contre 500 l’année dernière. Nous aurons plus de monde à partir de lundi prochain ! » Il faut dire que les associations et les épiceries solidaires, également soutenues par la Fondation Notre Dame, sont restées ouvertes plus longtemps avec les campagnes successives de distribution alimentaire lancées depuis le confinement. Un large mouvement solidaire qui répond à l’urgence sociale pour les personnes fragiles.
« Offrir un peu de joie aux gens qui en ont besoin »
Bénévole de l’association Août Secours Alimentaire, Stéphane revient chaque année. Un engagement quotidien pendant quinze jours qu’il voit comme une façon de « donner de son temps, de se rendre utile et d’offrir un peu de joie et de nourriture aux gens qui en ont besoin. » Car ici, on fait plus que distribuer des denrées alimentaires. On prend le temps d’accueillir chacun. « Il y a une sorte de lien affectif au-delà de la nourriture, un besoin de parler avec eux. Et ça, ils le ressentent » explique Stéphane. À quelques mètres de l’entrée, un coin buvette a été aménagé. Cet espace chaleureux permet aux bénéficiaires, une fois leur sac récupéré, d’échanger avec les bénévoles qui les accueillent avec une limonade et le grand sourire que l’on devine sous le masque de rigueur. Un air de guitare résonne dans la rue et accompagne la distribution qui va se poursuivre jusqu’en soirée.
Photos : © E Castelein