La Maison Marguerite-Marie : Un pôle solidarité au cœur de Paris

Maison Marguerite-Marie

Ancien monastère appartenant aux Sœurs de la Visitation, la Maison Marguerite-Marie est aujourd’hui en cours de réhabilitation. Ce projet de grande envergure mené par l’Association diocésaine de Paris a pour objectif la création d’un grand pôle de solidarité en plein cœur de Paris. Grâce au projet de la Maison Marguerite-Marie, les plus fragiles, les plus dépendants, les laissés pour compte pourront vivre au sein d’un site exceptionnel, situé entre la rue de Vaugirard et la rue du Cherche-Midi (6e).

Un lieu chargé d’histoire

Sur un terrain qui abritait une petite maison le long de la rue de Vaugirard, la famille Desclapon construisit au 18e siècle un hôtel particulier. L’habitation fut ensuite acquise peu avant la Révolution par la famille Clermont-Tonnerre qui la transforma en pavillon de chasse, incluant une remise et une écurie.

En 1819, la Communauté des Sœurs de la Visitation acheta le pavillon et rasa la remise ainsi que l’écurie pour y construire une chapelle. En 1836, le bâtiment fut surélevé de deux niveaux. La parcelle voisine dans la rue de Vaugirard fut acquise en 1867 afin de permettre la construction d’un pensionnat de jeunes filles. Le financement de ces travaux fut assuré par divers donateurs dont la Comtesse de Ségur. Le pensionnat resta ouvert jusqu’en 1884.

Entre la fin du 19e siècle et les années 1930, les religieuses firent construire plusieurs bâtiments utilitaires (poulailler, blanchisserie, vacherie…). En 1995 elles transformèrent la vacherie en logements.

En 2010, le monastère ne comptait plus que cinq religieuses âgées ne pouvant plus s’en occuper seules.

Un pôle solidarité accueillant des colocations

Fin 2013, les Sœurs de la Visitation confient à l’Association Diocésaine de Paris l’ancien monastère, avec pour mission d’en faire un haut-lieu de la solidarité.

Le projet de la Maison Marguerite-Marie est lancé. L’objectif est de permettre aux personnes les plus fragiles, les plus dépendantes et laissées pour compte, de vivre au cœur de ce site exceptionnel, situé sur une parcelle de 9 500 m² entre la rue de Vaugirard et la rue du Cherche-Midi.

Trois associations ont été retenues pour bénéficier de ce projet : L’Association pour l’Amitié (APA), la Maison de Marthe et Marie et Simon de Cyrène Paris. Avec l’ambition de faire de ce lieu un symbole fort de la solidarité, en redonnant une place centrale aux personnes vulnérables, au sein d’une société qui privilégie la rentabilité et la performance.

L’expérience commune aux trois associations est fondée sur le « vivre ensemble » entre personnes fragilisées et personnes valides. Une vie dans des colocations fraternelles où chacun dispose de son espace et en partage d’autres (salon, salle-à-manger, cuisine).

De grands espaces communs ont été imaginés pour favoriser la rencontre et le partage entre les associations.

Un immeuble de rapport comprenant une soixantaine d’appartements sur 4 100 m² permettra de contribuer au financement de l’ensemble.

L'Association pour l'Amitié

L’Association Pour l’Amitié
APA

Plus de 160 personnes (dont 90 sans domicile fixe) et 7 familles vivent actuellement dans 25 appartements de l’Association pour l’Amitié (15e).

Depuis 2008, cette dernière gère des colocations entre personnes en grande précarité et jeunes professionnels n’ayant pas connu ces difficultés, leur permettant de développer des liens d’entraide et d’amitié.

Au sein de la Maison Marguerite-Marie, l’association bénéficiera de 3 grands appartements partagés. 10 studios individuels permettront de proposer une solution de logement à des personnes cherchant à concilier autonomie et lien social. Enfin, un 1 appartement sera occupée par une famille en charge de la gestion et de l’animation du lieu.

Le projet rassemblera ainsi sur le même site 22 personnes en situation précaire, 12 volontaires et 1 famille.

La Maison de Marthe et Marie

La Maison
de Marthe et Marie

Fondée en 2010, l’association La Maison de Marthe et Marie (14e) propose, au sein de sept colocations réparties dans toute la France, une vie communautaire entre femmes enceintes fragilisées et jeunes volontaires.

Ces lieux de vie ont pour vocation de prendre soin des futures mamans et de leur bébé. Souvent en rupture avec leur entourage, elles y trouvent aussi un accompagnement vers l’autonomie.

À la Maison Marguerite-Marie, l’association bénéficiera de 3 nouvelles colocations, ainsi que de
4 studios tremplin.

Elle pourra ainsi accueillir dans ce nouveau lieu 28 adultes (dont 16 jeunes femmes enceintes) et 16 bébés.

Simon de Cyrène

Simon de Cyrène
Paris

La vocation de Simon de Cyrène est de permettre aux personnes atteintes d’un handicap lourd survenu en cours d’existence (conséquence de lésions cérébrales, traumatismes crâniens, AVC…) de reconstruire un projet de vie en situation de dépendance.

Avec la conviction que la vie prend sens dans la relation gratuite à l’autre, l’association développe des habitats partagés entre personnes valides et handicapées, véritables lieux de vie communautaires. Aujourd’hui, près de 200 personnes cohabitent dans une vingtaine de maisons partagées.

Dans la Maison Marguerite-Marie, l’association bénéficiera de 3 appartements partagés, accueillant chacun 6 personnes en situation de handicap et 5 personnes valides.
3 studios indépendants permettront de loger des personnes plus autonomes.

Le projet de Maison Marguerite-Marie : un très beau signe de notre temps en faveur des plus fragiles

Amélie Merle

Amélie Merle, directrice de
La Maison de Marthe et Marie

L’association en quelques mots

C’est à l’initiative d’une sage-femme, Aline, que l’association La Maison de Marthe et Marie est née en 2010. Touchée par la détresse et la fragilité de certaines femmes enceintes pour lesquelles la grossesse est synonyme de rupture et d’isolement, elle a cherché à répondre aux premiers besoins d’une future maman : avoir un toit au-dessus de sa tête et être entourée.

En 2011, la première colocation ouvre à Lyon dans un appartement avec 8 chambres, situé dans un immeuble déjà occupé par l’association Lazare (colocations pour personnes sans domicile fixe). 10 ans plus tard, nous fêtons notre 100e bébé et l’association compte désormais 7 colocations réparties dans toute la France (deux à Paris, une à Nantes, Strasbourg, Lille, Lyon et Rouen).

La spécificité de la Maison de Marthe et Marie est de proposer un lieu où vivent ensemble des jeunes femmes enceintes en difficulté et des jeunes volontaires. Ces dernières, jeunes professionnelles, s’engagent à partager pendant un an le quotidien des futures mamans et faire avec elles l’expérience du « Vivre ensemble », comme des sœurs. De très belles histoires d’amitié se construisent entre ces femmes d’horizons souvent très différents !

Pendant toute la durée de leur séjour au sein de la colocation, les futures mamans sont également accompagnées vers l’autonomie par une responsable d’antenne : une aide qui leur permet de construire leur avenir et celui de leur enfant.

3 colocations et 4 studios tremplins au sein de la future Maison Marguerite-Marie

Ce projet est un très beau signe de notre temps en faveur des plus fragiles ainsi qu’une opportunité de développement pour la Maison de Marthe et Marie, dont la mission est de toujours proposer le meilleur aux futures mères en difficulté.

Il représente aussi une occasion pour les mamans que nous accueillons de s’ouvrir à d’autres formes de vulnérabilité en côtoyant des personnes en grande précarité et en situation de handicap, notamment grâce aux espaces partagés entre les trois associations bénéficiaires. Nous sommes très en lien avec l’Association Pour l’Amitié et Simon de Cyrène pour réfléchir aux formes que prendront le « Vivre ensemble » au sein de la Maison Marguerite-Marie.

Les studios tremplins constitueront également une nouveauté dans l’activité de l’association et un beau soutien pour les mères qui éprouvent des difficultés à prendre leur autonomie et à trouver un logement.

Ce projet est aussi différent de nos autres ouvertures de colocation en ce qu’il s’inscrit dans un site exceptionnel, au cœur de Paris ! Un grand merci à tous ceux qui permettent à ce projet de voir le jour, plus particulièrement aux donateurs sans qui rien de ceci ne serait possible.

Le projet architectural

Le projet prend en compte la volonté de laisser entrevoir l’hôtel particulier d’origine et sa transformation en monastère avec clôture religieuse. Dans ce but, sera sauvegardé tout ce qui permet la mise en place des deux cours historiques ainsi que la chapelle et la surélévation de l’ancien hôtel particulier. Seront également conservés le pensionnat de jeunes filles ainsi que les caves préexistantes à l’hôtel particulier.

Le jardin, élément fédérateur du projet, subsistera également. Le potager qui occupait déjà une partie du site ainsi que le verger seront remis en place après traitement du terrain.

60 appartements de rapport, sur une surface de 4 100 m², assureront la pérennité du projet.

Un contrat est également à l’étude avec un acteur dans le domaine de la petite enfance pour accueillir une crèche, dans un espace de 300 m².

Vue aérienne
La restitution du jardin © Agence Duthilleul
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Photos : FND © DR – Baetens – Elodie Perriot