La mi-mars correspond habituellement à la fin d’Hiver Solidaire, une opération qui permet depuis plus de 10 ans à des personnes sans-abri de passer l’hiver au chaud, dans une ambiance fraternelle et chaleureuse.
Cette année, la fin de l’Opération a coïncidé avec le début du confinement. Un certain nombre de personnes hébergées dans le cadre d’Hiver Solidaire se sont retrouvées sans solution de logement (beaucoup de demandes ayant été bloquées), à un moment où une mise à l’abri était plus nécessaire que jamais.
Le soutien apporté par la Fondation Notre Dame
Afin de venir en aide à ces personnes en grande difficulté et leur permettre de rester à l’abri pendant le confinement, la Fondation Notre Dame, en lien avec 3 associations d’aide aux sans-abri a financé l’hébergement de 26 personnes, soit un total de 1 183 nuitées. Pour 19 d’entre elles, cette aide permet d’assurer une mise à l’abri jusqu’à la fin du mois de mai. Pour les autres, ce soutien a assuré quelques nuitées avant leur entrée dans des structures d’hébergement pérenne.
Histoires d’hébergés
Jacques
Jacques. 61 ans, anciennement concierge dans un immeuble, s’était retrouvé à la rue sans aucune ressource en février 2009. Accompagné depuis avril 2019 par l’association Aux Captifs, la Libération, il a pu être hébergé à Sainte-Jeanne de Chantal (16e) dans le cadre de l’Opération Hiver Solidaire 2019-2020.
Cet accueil ayant dû fermer le 19 mars 2020, il a pu, dans un premier temps, être aidé par la communauté paroissiale qui lui a financé une chambre d’hôtel jusqu’au 25 mars.
Afin de préserver sa santé pendant la durée de la crise sanitaire, il était toutefois nécessaire de pérenniser ce logement, en attendant que les admissions dans des structures d’hébergement puissent de nouveau se faire.
Et depuis
Jacques souhaite intégrer une colocation solidaire car il voudrait retrouver l’ambiance familiale qu’il a connu lors de l’opération Hiver Solidaire. Il désire plus que tout trouver une solution d’hébergement pérenne après avoir passé 10 ans à la rue.
« Ça lui fait bizarre qu’aujourd’hui il y ait des choses bien qui lui arrivent à lui, que des gens lui donnent. […] Il souhaite remercier vivement tous ceux qui l’aident, notamment toute les personnes qui lui paient sa chambre d’hôtel. »
Joseph
Joseph a 50 ans. Il a 4 enfants mais est séparé de sa femme depuis août 2019, date à laquelle il se retrouve sans logement. Ce temps d’errance, des soucis de santé, ses problèmes familiaux freinent ses démarches administratives, notamment le renouvellement de son titre de séjour. Il a pourtant obtenu une promesse d’embauche en CDI dès que sa situation administrative sera régularisée.
Accueilli dans le cadre d’Hiver Solidaire à la paroisse Notre-Dame de l’Assomption (16e) jusqu’au 16 mars, il a été ensuite brièvement logé dans une structure d’hébergement d’urgence où les chambres sont partagées entre 3-4 personnes. Joseph qui souffre notamment d’hypertension a vu son état s’aggraver dans cet environnement non adapté à sa santé fragile. Transporté en urgence à l’hôpital Saint-Joseph le 27 mars où il n’est resté qu’un jour, il fallait lui trouver à sa sortie un hébergement sûr pour la durée du confinement.
Et depuis
Joseph s’est installé dans sa chambre d’hôtel le 15 avril. Il est content et rassuré d’être à l’abri pour le temps du confinement. Il dit n’avoir besoin de rien d’autre. Il sort très peu pour éviter tout risque de contamination.
Alexandru
Alexandru, roumain, est en France depuis 8 ans. Hébergé entre le 16 et le 30 mars chez des particuliers, il s’est retrouvé de nouveau à la rue début avril. Il a de nombreux problèmes de santé (foie, cœur et poumons). Grâce à un médecin, bénévole d’Hiver Solidaire, il a pu commencer un suivi médical à l’Hôtel-Dieu. On lui a diagnostiqué un gros retard mental qui le handicape dans l’apprentissage du français. Il s’exprime donc par gestes. Les demandes d’hébergement faites par l’association qui l’accompagne n’ont toujours pas abouti.
Et depuis
Tout se passe très bien pour Alexandru. Les patrons de l’hôtel où il hébergé sont roumains, ce qui lui permet d’échanger dans sa langue maternelle.
Afin de financer cette aide aux personnes sans-abri, la Fondation Notre Dame a besoin du soutien de ses donateurs.
Photos : © Pixabay