Grâce à ses donateurs, la Fondation Notre Dame a soutenu en 2017 un projet de l’association Trinité Solidarité (9e) pour le remplacement des bancs en bois et métal utilisés lors des repas de la Soupe solidaire par des chaises monobloc.
Une action pour plus de douceur, de confort, de considération et un meilleur accueil des invités, comme en témoigne l’association.
Les invités de la Soupe sont des personnes en grande précarité : sans abri, titulaires du RSA, étrangers sans aucune ressource, migrants logés dans des hôtels sociaux peu accueillants et où il est interdit de cuisiner, parfois aussi titulaires de minuscules retraites ne leur permettant pas de se nourrir correctement… Ces invités sont accueillis quatre jours par semaine dans la crypte de l’église de la Sainte Trinité, par une équipe de bénévoles qui leur ont préparé un repas complet, et ont mis le couvert pour 150 invités, en ce moment de reprise de la Soupe (et plus de 200 au cœur de l’hiver).
La porte est ouverte à 12h45, nous leur souhaitons la bienvenue puis ils font la queue pour recevoir la soupe consistante et un morceau de pain et vont s’asseoir pour déjeuner. Le reste du service se fait à table (supplément de soupe, fromage, dessert et café).
Jusqu’en juin dernier nos invités s’asseyaient sur des bancs d’écoliers, en bois, sans dossiers – c’est certainement mieux qu’un trottoir, mais peu confortable.
Le 23 septembre, à 8 heures du matin, est arrivé un camion transportant 150 chaises destinées à Trinité-Solidarité… En moins de 15 minutes une équipe, aussi improbable qu’efficace : jeunes prêtres de la Trinité, et habitués de la première messe de la journée, sous l’énergique direction de notre curé, a déchargé le camion et entreposé les 15 palettes de chaises empilées dans les couloirs de « l’arrière crypte » en attendant leur destination définitive : la crypte et ses invités.
La Soupe a repris le 12 octobre et nos invités reviennent. Mais cette fois, ils s’assoient sur des chaises individuelles, légères et souples. Ils peuvent enfin reposer leur dos, sans gêner leur voisins, et ils en parlent avec chaleur :
- « Merci pour ce confort : on ne gêne plus son voisin » dit une dame plutôt jeune et habituée depuis longtemps de la Soupe.
- « C’est comme dans un restaurant » dit Claude.
- « C’est léger et ça ne fait pas de bruit » dit Saïd, qui marche avec des béquilles.
On entend aussi :
- « Je n’ai plus besoin d’enjamber avec mon bol dans les mains »,
- « C’est plus doux », « avant, c’était comme une cantine d’école »,
- « On s’installe sans déranger personne »
- et Andrei d’ajouter : « On peut presque s’endormir »… s’il le faut, nous le réveillerons très doucement !
Chaque jour, nous avons des retours positifs sur ces chaises ; c’était notre objectif : la douceur, le confort, ce sont des marques de la considération que nous voulons leur manifester… cette considération dont ils manquent tant lorsqu’ils sont dans la rue, et dont ils nous parlent avec leurs mots : « vous savez quand vous êtes sur le trottoir, vous n’êtes personne, vous êtes invisible… ».
À la Soupe, nous voulons chaque jour leur montrer qu’ils comptent pour nous, que nous les regardons et que nous les voyons : assis sur leurs chaises, pour déjeuner, souvent pour parler avec nous, passer un moment convivial, chaleureux, voire amical.
Nous, tant les bénévoles que nos invités, remercions la Fondation Notre Dame d’avoir autant contribué à nous offrir cet élément de confort si simple et si important : un siège pour chacun, car chacun est digne d’avoir sa place.