Premières victimes de la crise sanitaire à Paris, les personnes sans abri, souvent de santé fragile, ont beaucoup souffert durant le confinement et sont plus que jamais vulnérables. Grâce à ces 3 projets, soulageons leur misère. Tendons-leur la main pour qu’elles se relèvent. Rendons-leur leur dignité.
Secourir les femmes et leur bébé à la rue
Dans le 19e arr., Sœur Marie-Jo est confrontée chaque jour à la misère humaine, mais celle des futures ou jeunes mères à la rue avec leur bébé est la plus terrible.
Ces femmes ont traversé des épreuves effroyables et leur bébé est souvent le fruit d’un viol. « Certaines arrivent démolies » confie Sœur Marie-Jo. Il faut pouvoir les secourir très vite.
Pour l’association Notre Dame de Tanger, secourir ces femmes est une priorité absolue.
Il faut d’abord soustraire de la rue ces jeunes ou futures mamans…
leur trouver un hébergement d’urgence pour les protéger du froid et des violences.
Il faut ensuite veiller à ce qu’elles puissent s’occuper de leur bébé dans des conditions décentes.
Ce soutien est organisé dans les locaux du sous-sol de l’église, mis à disposition par la paroisse Notre Dame des Foyers. Ici, les bénévoles s’activent et se relaient, pour accueillir, écouter, conseiller, accompagner. Pour les femmes qui vont accoucher, on prépare une petite valise pour la maternité
avec des vêtements de naissance donnés à l’association.
Chaque semaine, on distribue aussi des colis alimentaires avec, pour les pots. On remet aussi à ces jeunes mamans des couches et des produits d’hygiène indispensables pour elle et leur bébé ainsi que des masques contre la Covid-19.
Le registre de l’association compte aujourd’hui 70 bébés.
Pour veiller sur eux et leurs mamans, durant l’année 2021, une aide financière est nécessaire.
Distribuer des kits d’hygiène aux sans-abris
La jeune association Citizen Care s’est révélée d’une aide précieuse durant le confinement.
Grâce à elle, lors des distributions alimentaires, les paroisses ont pu fournir aux personnes des kits d’hygiène complets avec : serviette, savon, déodorant, brosse à dents et dentifrice, shampooing, peigne, rasoir ou protections hygiéniques, masques et gel hydro-alcoolique.
Pouvoir rester propre, bien rasé ou bien coiffée est essentiel pour les personnes à la rue qui veulent conserver leur dignité. C’est une question de respect de soi et des autres. Comme le dit Christian : « Il faut que je sois propre pour ne pas gêner ceux qui sont assis dans le bus à côté de moi. ». Pourtant, ce n’est pas si facile !
Dans les bains-douches, ni savon, ni serviette ne sont fournis !
Il faut venir avec sa trousse de toilette, ses propres produits d’hygiène. Or, trop peu de structures distribuaient jusqu’alors ce type de produits. Avec l’association Citizen Care – qui agit comme un relais d’approvisionnement – les choses sont en train de changer. En 2020, plus de 40 structures et associations, en contact avec les personnes sans abri, ont fait appel à elle pour distribuer des kits d’hygiène.
Ces kits d’hygiène sont pratiques et bien adaptés aux sans-abris.
Les produits sont glissés dans un petit sac à dos en tissu imperméable et résistant, ce qui permet de les conserver intacts, bien protégés.
En 2021, l’objectif est de pouvoir fournir 15 000 kits d’hygiène.
Si l’association peut compter sur l’aide de bénévoles pour préparer ces kits, elle a besoin d’un soutien financier pour acheter certains produits d’hygiène et payer les charges annuelles du local où sont stockés ces articles.
Accompagner vers la réinsertion par le travail
L’association Carton Plein, spécialisée dans la collecte et la revalorisation des cartons, accueille chaque année – dans le cadre du dispositif Premières Heures – 60 personnes vivant ou ayant vécu à la rue.
À raison de 6 à 12 h de travail hebdomadaire, ces hommes et ces femmes – sans qualification – font un premier pas vers la réinsertion et le retour à une vie normale.
Les personnes qui arrivent ici ont souvent peu d’estime d’elles-mêmes. Dans l’atelier de Carton Plein, chacun se sent vite à l’aise et reprend confiance.
Des activités simples et progressives pour tous.
Tri des cartons, préparation des commandes, accueil des clients, livraison de proximité à pied ou à vélo… encadrées avec bienveillance, ces personnes fragilisées par la vie prennent peu à peu de l’assurance et surtout ont plaisir à venir travailler. Pour elles, ces quelques heures de travail sont très importantes.
Comme l’explique Evan « Je ne gagne pas beaucoup mais le fait de travailler, ça me donne une fierté, le moral (…). Si je n’avais pas ça, je ferais la manche ».
Carton Plein a créé aussi un pôle formation en cyclo-logistique.
Destinée à un public très éloigné de l’emploi, cette formation de
168 h se clôture par un stage en entreprise … qui constitue souvent une sorte de période d’essai, avant l’embauche.
Aujourd’hui, l’association veut renforcer ses actions.
Elle désire proposer, entre autres, aux bénéficiaires du dispositif Premières Heures, des cours de français et des ateliers numériques. Elle a besoin aussi d’un soutien pour former en 2021, une trentaine de personnes en cyclo-logistique.
Photos : FND © DR ; Citizen Care / Lucien Lung ; Pixabay